Canyon-Eaton territorial reserve for protected area purposes (Réserve de territoire aux fins d’aire projetée du Canyon-Eaton) © Marianne Ricard, KRG/ARK

Les aires protégées
dans le monde

L’expression « aires protégées » est parfois utilisée au sens large ou, au contraire, peut avoir un sens plus précis, qui varie d’un pays ou même d’une région à l’autre.

L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), autorité internationale sur l’état de la nature et des ressources naturelles et sur les mesures pour les préserver, classe les aires protégées en six catégories selon leurs caractéristiques (taille, localisation, entre autres) et les approches et objectifs de gestion (recherche, protection, loisirs, etc.). Toutes les catégories sont importantes, mais elles impliquent une gradation de l’intervention humaine.

Classification des aires protégées | UICN

  • Catégorie I — protection intégrale (réserve naturelle intégrale, zone de nature sauvage, etc.)
  • Catégorie II* — conservation de l’écosystème et protection (parc national, réserve de biodiversité, etc.)
  • Catégorie III — conservation d’éléments naturels (monument naturel, par exemple)
  • Catégorie IV — conservation par une gestion active (par exemple, aire de gestion des habitats ou espèces)
  • Catégorie V — conservation d’un paysage terrestre ou marin protégé
  • Catégorie VI — utilisation durable des écosystèmes naturels (aire protégée avec gestion durable des ressources naturelles, notamment)

* Toutes les aires concernées par la présente démarche au Nunavik sont actuellement de catégorie II.

Les aires protégées
au Québec

Le gouvernement du Québec s’est inspiré de cadres de référence internationaux, notamment celui de l’UICN, pour établir sa définition d’une aire protégée. Ainsi, le réseau des aires protégées au Québec vise à « assurer la protection de territoires représentatifs d’écosystèmes particuliers qui, à l’échelle du réseau, couvriront tous les types d’écosystèmes du Québec ».

Ces types d’écosystèmes sont définis dans le cadre écologique de référence du Québec. Un territoire reconnu comme aire protégée au Québec a obtenu un statut de protection à long terme. Celui-ci est inscrit au Registre des aires protégées au Québec. C’est la Loi sur la conservation du patrimoine naturel qui encadre la législation des aires protégées au Québec.

Pour en savoir plus sur les divers statuts et sur ce qui est permis ou interdit au sein des aires protégées, cliquez ici.

Le cadre écologique de référence du Québec est un outil cartographique de
« classification écologique du territoire ». Il existe plusieurs niveaux de détail, définis principalement par la géologie (le sol) et l’hydrographie (les lacs et les rivières). Le cadre comporte :

  • 13 provinces naturelles au Québec (niveau I), dont 5 au Nunavik
  • 80 régions naturelles (niveau II), dont 27 incluses majoritairement au Nunavik

Pour en savoir plus sur le cadre écologique de référence du Québec, consultez la carte en cliquant ici.

Un territoire reconnu comme une aire protégée au Québec a obtenu un statut de protection à long terme. Il est inscrit au Registre des aires protégées au Québec.

Ces territoires respectent :

  • la définition d’aire protégée de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel;
  • les lignes directrices de l’UICN.

Cela inclut notamment les territoires suivants :

  • réserves de biodiversité et réserves de biodiversité projetées;
  • réserves aquatiques et réserves aquatiques projetées;
  • réserves de territoires aux fins d’aires protégées;
  • parcs nationaux du Québec et réserves de parcs nationaux du Québec;
  • parcs nationaux et réserves de parcs nationaux du Canada présents au Québec.

D’autres sites et territoires peuvent être protégés au Nunavik sans forcément répondre à ces critères. Ils ne sont donc pas inscrits au Registre et leur superficie n’est comptabilisée, mais la portée de leur protection, large ou spécifique, déterminée ou indéterminée, intervenant selon un cadre normatif donné (loi, règlement, entente) est en vigueur. C’est le cas du secteur des lacs Cambrien et Nachicapau, qui fait l’objet d’une entente particulière.

Pour en savoir plus sur les territoires inscrits au Registre des aires protégées au Québec, consultez la carte interactive du MELCC en cliquant ici.

La Loi sur la conservation du patrimoine naturel, adoptée en 2002 et révisée en 2021, a permis de mettre en place un réseau d’aires protégées et d’atteindre des cibles (% du territoire protégé) à l’échelle internationale. Près de 5 000 sites, appartenant à 33 désignations (parc, réserve de biodiversité, etc.), font partie du réseau des aires protégées du Québec.

Les aires protégées
au Nunavik

Au Nunavik, le réseau des aires protégées atteint actuellement 20,59 % de la superficie de la région, soit un peu plus de 100 000 km2. Il comprend 8 nouvelles réserves de territoires aux fins d’aires protégées désignées en 2020 ainsi que 8 réserves de biodiversité projetées, 1 réserve aquatique projetée et 3 réserves de territoires aux fins d’aires protégées désignées entre 2009 et 2018. Les limites de deux de ces dernières ont par ailleurs été modifiées en 2020. Le réseau global comprend aussi 4 parcs nationaux et 5 réserves de parcs nationaux.

Conformément au chapitre 24 de la Convention de la Baie James et du Nord québécois (CBJNQ) et au chapitre 15 de la Convention du Nord-Est québécois (CNEQ), les bénéficiaires de ces conventions (Inuit, Naskapis, Cris) peuvent exercer leurs droits d’exploitation dans l’ensemble de la région Kativik, y compris à l’intérieur des limites de tous les types d’aires protégées.

sur les différents statuts d'aires protégées