Une démarche d’information et de consultation sur les aires protégées au Nunavik

En 2020, au Nunavik, de nouvelles aires protégées ont été inscrites au Registre des aires protégées au Québec. Elles couvrent une superficie totale de 29 800 km². Avant que ces aires gagnent un statut de protection permanent et officiel, une vaste démarche d’information et de consultations publiques est entreprise au Nunavik. Ce projet s’ancre fortement sur le processus de consultation touchant la planification et la création d’aires protégées au Nunavik entrepris auprès de toutes les communautés concernées en 2011-2012.

La démarche est de nouveau pilotée par l’Administration régionale Kativik (ARK), en tant que planificateur du territoire, en partenariat avec le comité-conseil au Groupe de travail sur les aires protégées (GTAP) au Nunavik. Elle vise à permettre à toutes les communautés et nations du Nunavik d’être informées et de s’exprimer sur le processus qui a mené à la définition actuelle du réseau des aires protégées, sur sa pertinence et sa représentativité.

En définitive, les aspirations des communautés et nations du Nunavik pour l’avenir de chacune des aires protégées seront examinées, en plus des moyens pour assurer le développement et la vitalité du réseau.

Rivière-Innuksuac territorial reserve for protected area purposes (Réserve de territoire aux fins d’aire protégée de la Rivière-Innuksuac) © Camille Le Gall-Payne, KRG/ARK

Quelles sont les aires protégées concernées?

Réserves de biodiversité projetées et réserve aquatique projetée

Au Nunavik, 8 réserves de biodiversité et 1 réserve aquatique ont le statut « projeté » bien qu’elles fassent partie du réseau existant d’aires protégées et qu’elles soient inscrites au Registre des aires protégées au Québec. Ce statut provisoire en vigueur depuis plusieurs années montre que le processus est en cours. À la fin, les aires protégées concernées obtiendront le statut officiel et permanent de réserve de biodiversité ou de réserve aquatique.

Réserves de territoires aux fins d’aires protégées

Le réseau d’aires protégées du Nunavik a récemment été bonifié par l’ajout de 8 nouvelles réserves de territoires aux fins d’aires protégées (RTFAP) et par l’agrandissement de 2 RTFAP existantes. Il existe également 1 RTFAP désignée avant les nouvelles annonces de 2020. Ce statut permet de suspendre temporairement l’attribution de titres miniers et de toute autorisation relative à l’exploration minière de même que toute activité de développement énergétique ou forestière. L’objectif est que l’ensemble de ces RTFAP obtiennent un statut permanent de réserve de biodiversité.

« Nous avons besoin du développement économique pour nos enfants, mais parlons de la protection des zones vraiment importantes pour notre alimentation – comme la rivière Kovik et la côte – afin que nous puissions avoir des emplois et continuer à manger notre nourriture traditionnelle. »

Participant-e des consultations sur les aires protégées de 2011-2012

Qui sont les personnes impliquées?

Les communautés du Nunavik

Au Nunavik, chaque Inuit, Naskapis et Cris est un acteur important de la démarche de planification du réseau des aires protégées. La Nation inuite, ainsi que la Nation naskapie de Kawawachikamach et la Nation crie de Whapmagoostui, sont au cœur du processus.

Le Groupe de travail sur les aires protégées au Nunavik (GTAP)

Le GTAP Nunavik, créé en 2013, assure le suivi des recommandations issues des consultations communautaires de 2011-2012 sur la création du réseau des aires protégées du Nunavik. Il est composé de représentants des organisations suivantes :

  • Administration régionale Kativik (ARK)
  • Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP)
  • Ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF)
  • Ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie (MEIE)
  • Société du Plan Nord (SPN)

Le comité-conseil au GTAP

Le comité-conseil, créé en 2017, assure le partage d’informations et la validation des travaux du GTAP sur la planification des aires protégées. Il est composé de représentants des organisations suivantes :

  • Administration régionale Kativik (ARK)
  • Makivik Corporation (Makivvik)
  • Gouvernement de la Nation Crie
  • Nation naskapie de Kawawachikamach
  • Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP)

Tapez sur le schéma pour l’agrandir.

Le chemin parcouru jusqu’à maintenant​

1998 : Plan directeur pour l’utilisation du territoire de la région Kativik

2008-2009 : 11 propositions d’aires protégées

2011 : Annonce du Plan Nord et du Plan Nunavik

2011-2012 : Consultations communautaires sur les aires protégées au Nunavik

2012-2014: Initiative Parnasimautik

2012 : Annonce de la cible de protection de 20 % du territoire du Nunavik

2013 : Création du Groupe de travail sur les aires protégées au Nunavik

2016 : Intégration de 40 propositions d’aires protégées dans une base de données

2017 : Création d’un comité-conseil et exercice de hiérarchisation menant à 9 aires protégées consensuelles

2018 : Obtention de statuts provisoires de protection

2019 : Signature de l’Entente particulière pour la conservation du secteur du lac Cambrien, du lac Nachicapau et du Fort MacKenzie (Waskaikinis)

2020 : Nouveautés au Registre des aires protégées au Québec et atteinte de la cible du 20%

2021 : Révision de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel

Questions fréquentes

Pour le gouvernement du Québec, la conservation de la nature par les aires protégées implique « […] la sauvegarde d’échantillons représentatifs de toute la diversité biologique ». Il s’agit donc « d’assurer la protection de territoires représentatifs d’écosystèmes particuliers qui, à l’échelle du réseau, couvriront tous les types d’écosystèmes du Québec ».

« […] Ainsi, une réserve de biodiversité ou une réserve aquatique peut protéger un écosystème commun et représentatif qui peut parfois sembler peu remarquable sur le plan de la diversité biologique ou peu spectaculaire sur le plan paysager. Toutefois, tous les écosystèmes et éléments du milieu naturel, même les plus communs au Québec, doivent eux aussi être protégés et faire partie du réseau des aires protégées du Québec ».

Au Nunavik, la dimension culturelle est également incontournable dans la démarche de création d’aires protégées. Elle est intégrée au même titre que les dimensions de conservation et de développement. La concertation avec les acteurs régionaux est également un aspect primordial de cette démarche.

Les droits des bénéficiaires de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois (CBJNQ) et de la Convention du Nord-Est québécois (CNEQ) sont maintenus et protégés à l’intérieur des aires protégées du Nunavik.

Les nouvelles rondes de consultation permettront aux Inuit, Naskapis de Kawawachikamach et Cris de Whapmagoostui de s’exprimer sur la création des aires protégées, sur le processus qui a mené aux résultats actuels et sur la pertinence et la représentativité du réseau tel qu’il est présenté sur ce site Web.

Il est prévu de déployer des consultations publiques dans l’ensemble des communautés du Nunavik au cours de l’automne 2022 selon ce qui sera possible au regard de la situation sanitaire (COVID-19).

Ce qu’il adviendra à la fin des consultations dépendra de ce qui aura été exprimé par les communautés.

Des plans de conservation seront rédigés pour chaque aire protégée. Des plans de gestion pourraient également être produits en collaboration avec différents partenaires (communautés, organisations régionales, etc.).

Consulter ici le plan de conservation pour la Réserve aquatique projetée de la Rivière-Kovik

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